Cet immeuble situé à proximité du pont «biscornu» sur l’Escaut est en cours d’aménagement. Ne dites pas qu’il s’agit de l’ancien moulin de Proville. Ce n’est qu’une annexe beaucoup plus récente que le bâtiment disparu.
Le moulin de Proville était érigé sur cette plate-forme herbeuse entre la clôture métallique et le cours d’eau.
Juxtaposition de deux photos :
en haut vers 1920, en bas 2010
Il s’agissait en fait à la fin du 19e siècle d’une véritable usine, une minoterie, bénéficiant des progrès techniques.
Le dernier meunier de Proville, Pierre Repaire, vendit l’usine en 1929 avant de s’installer au Maroc.
Au début des années 1930 un incendie n’en laissa que des ruines.
Photo aérienne des années 1950 : les ruines du moulin sont visibles au premier plan et juste derrière l'annexe préservée construite après la guerre 14 par Arthur Repaire, le minotier.
Petite histoire des moulins de Proville.
On sait que les moulins à eau furent installés sur les cours d’eau au moins depuis l’Antiquité.
Le dessin ci-dessus, adaptation d’un extrait d’une frise du 17e siècle représentant le cours et les moulins de l’Escaut, peut donner une idée de ce qu’étaient ceux de Proville.
Durant des siècles, jusqu’à la Révolution, ce fut une source de revenus appréciables pour le clergé cambrésien.
Des règles complexes étaient imposées aux utilisateurs des moulins. Les conflits opposant les meuniers de Cantigneul en amont, de Proville, du Plat en aval étaient fréquents. Les guerres étaient destructrices : les assaillants savaient où frapper pour affamer la population.
La Révolution versa cette propriété de l’archevêché de Cambrai dans la manne des biens nationaux et les moulins de Proville furent acquis par des particuliers.
Ils changèrent de mains plusieurs fois au cours du 19e siècle.
La famille Repaire à l’origine de la construction du bâtiment cité en introduction de l’article est restée longtemps dans la mémoire des vieux Provillois.
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